Rive-Gauche du Rhône à Lyon : la Buire, Histoire en Continu
ⒸMaud ROY
MAISON MONCONIS
Deux blasons pour une famille.
Le second blason se trouve dans la salle des échevins de la Mairie centrale de Lyon.
Les Monconis, dont voici le blason, qui était soit “de gueule à une fasce d’argent abaissée sous une autre ondée d’or” ou “d’azur à une fasce d’argent abaissée sous une autre ondée d’or”, ont marqué d’une manière importante la maison forte de la Buyère. Ce sont des notables Lyonnais pourvus d’une fortune considérable, ils possèdent des biens comme le château de Liergues et celui de Pouilly-le-Monial avant que d’acquérir la Buyère. Avec le temps, ils s’enrichiront encore plus et augmenteront leur patrimoine immobilier. Ils habitent un hôtel particulier à Lyon, rue de la Bombarde et un autre place Bellecour. Leur fortune leur vient du commerce. Ils sont bien ancrés à Lyon, ils ont ainsi la capitainerie de pennons du quartier du Plâtre de 1557 à 1652 sans interruption. D’ailleurs, Benoit de Monconis, en 1589, dirige une compagnie de cent hommes de cavalerie légère en tant que capitaine de pennons.
Cette famille pratique une politique matrimoniale ciblée sur les grandes familles de roturiers, ainsi Benoît épouse Eléonore de Mornieu dont le père, André Mornieu, possède 7 résidences seigneuriales dont Gerland et son fils, Balthazar, épouse une des filles de la très puissante famille Blauf, détentrice de la résidence Maison Forte de Vourles.
Les fils de Benoit de Monconis sont Gaspard et Balthazar. Ils ont eu pour Lyon, un impact considérable.
Ce sont deux érudits qui ont possédé un cabinet de curiosités, il s’agit d’un endroit où des objets de toutes sortes étaient conservés, soit pour leur caractère ancien, moderne ou tout autre. Les Monconis s’intéressaient à tout, aussi bien dans le monde des sciences naturelles, que dans les avancées techniques.
Une description du cabinet de curiosités de Gaspard de Monconis se trouve dans son testament :
«Legnat n’est poinct comprims les tableaux, medailles
monnoyes, anciennes et modernes, statues, figures, vases,
pierres precieuses grains, ou en bagues, livres tant de sa
biblioteque que autres, stampes, tailles douces, et
générallement tout ce quy est dans son cabinet et ses
deppendances le tout estant reservé audit heretier»
Les deux cabinets de curiosités de Gaspard et Balthazard longtemps après leur acquisition par un érudit Lyonnais, Jerôme-Jean Pestalozzi, furent donnés, augmentés par cet acquéreur à la ville de Lyon en 1771. Il constitue la base du Muséum d’Histoire Naturelle de Lyon qui devint plus tard le Musée Guimet et qui sera, bientôt, le Musée des Confluences.
Médaille représentant Gaspard de Monconis, Cabinet des médailles, Musée des Beaux Arts de Lyon.
Gaspard, dont le portrait figure sur cette médaille conservée au Musée des Beaux-Arts de Lyon, s’intéressait beaucoup à la vie de la cité, il a d’ailleurs été échevin vers 1652, il y a plusieurs blasons de la famille Monconis dans la salle des échevins de l’Hotel de Ville Lyon.
Ces deux hommes voyageaient beaucoup, notamment Balthazard.
extrait d'un ouvrage de Balthazard de Monconis.
Il a écrit le récit de ses voyages et les a illustrés lui-même. Il a commencé par visiter le Portugal, mais bien vite il est allé beaucoup plus loin notamment en Egypte et en Turquie où il resta assez longtemps pour étudier.
Gaspard mentionne rarement qu’il est détenteur de la Buyère, car il a beaucoup d’autres propriétés.
Un document d'archives permet d'obtenir la liste d'une partie de ses propriétés.
«les terres et seigneuries de Liergues et Pouilly le Monial, le fief de la Buyère, une maison au pied du Chemin Neuf, une maison et domayne de Lagoutte et la maison de Saint-Louys».
Il faut en outre ajouter la résidence de la place Bellecour et celle de la rue de la Bombarde. Pourtant, c’est Gaspard de Monconis qui changea en grande partie l’aspect de la Buire.