Rive-Gauche du Rhône à Lyon : la Buire, Histoire en Continu

Maud ROY

 

MAISON  BUYER

suite : Maison Monconis

sommaire / la Buire

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Plan actuel de la Buire. La partie sombre représente la partie de bâtiment existante à l'époque des Buyer.

Sur le terrain, le corps de logis primitif.

La maison des Buyer possède un unique corps de logis pourvu d’une tour. Ce corps de logis est donc le bâtiment d’origine.

À l’intérieur de la résidence actuelle des éléments datent de l’époque des Buyer, ils sont essentiellement localisés au rez-de-chaussée dans une sorte de cuisine et une remise.

Ainsi, des fenêtres comprennent un pan incliné permettant de faire entrer un maximum de lumière malgré la dimension de la baie. Ce type de baie ne se retrouve pas dans le reste de la maison.

Ce rez-de-chaussée possède également des plafonds à couvre joints, apanage du luxe en matière d’habitat. Les plafonds sont relativement bas ce qui peut attester de leur ancienneté et surtout ils ne sont pas à la française, au contraire de la plupart des plafonds dans les étages.

Baie à pan incliné ; plafond à couvre-joint,  un apanage de la demeure seigneuriale.

Jacques Buyer et ses descendants gardent la Buyère jusqu’en 1560.

Pendant cette période la maison évolue considérablement.

deuxième étape de construction. La tour d'escalier à vis et son étage de guette.

guette :

La Buire passe d’une résidence comprenant un corps de logis pourvu d’une tour à une habitation en forme de –L- comprenant une galerie.

De cette époque date la mise en place d’une tour d’escalier à vis. Elle est pourvue d’un étage de guette d’où on peut voir tout le panorama.

L’intérieur de l’escalier est très décoré et comprend une colonne à son extrémité, ce qui est très rarement conservé. Cette tour est pourvue elle-même d’une échauguette, éclairée par des meurtrières.

La tour pourvue d'un accès au premier étage.

On distingue bien cet accès des baies en raison de la hauteur de son encadrement.

C’est l’existence d’une porte ouvrant sur le vide qui a permis d’attester l’existence de la galerie.

Cet accès est très visible sur le terrain ou sur les images prises de la cour.

Les bases de l'encadrement sont moulurées.

Reconstitution d’une galerie (dessin de Maud ROY)

Une restitution possible pour le premier niveau de la galerie a pu être dessinée. Elle aurait été pourvue d’arcades au rez-de-chaussée et le premier niveau était en maçonnerie. Il est plus que probable que d'autres accès ou des baies pouvaient s'ouvrir sur ce couloir de galerie. Cette galerie a pu exister sur plusieurs niveaux, mais leurs restitutions appartiennent vraiment au cadre de la supposition.

De 1560 à 1581, deux propriétaires se succèdent, les Tignat de 1560 à 1580 et les Giranton de 1580 à 1581.

Robert Tignat est docteur en droit et seigneur de Bron, cela signifie que la résidence Maison Forte située à Bron est entre ses mains. Car il s’agissait là d’une prérogative pour le détenteur de ce site. Cette résidence existe encore, c’est une des rares traces médiévales pour Bron. Certainement accaparés par leur rôle de seigneur, Robert, puis François Tignat ne laissent pas un souvenir immémorial dans la maison des Buyer, la Buyère.

Les Tignat vendent la résidence aux Giranton en 1580.

Transcription de l'extrait d'archives:

“Transaction passée entre noble François de Tignat seigneur de Bron et sieur Paul Giranton pardevant Lebeau notaire royal le 3e septembre 1580. Par laquelle ledit sieur de Tignat de Bron avait vendu audit Giranton la maison de la Buyere scituée à la Guillotière”.

Le couple Giranton, quant à lui, décède un an après l’achat de la Buyère, criblé de dettes, leur héritage est mis aux enchères et la Buyère est vendue par adjudication à Benoît de Monconis.

Une adjudication, d’après le dictionnaire de la Furetière, est une vente aux enchères judiciaire.