Montchat Histoires d’Habitation
Montchat Histoires d’Habitation
Immeuble d’Habitation Sociale 194…
rue Lacassagne Y rue J.M. Bernard
autres immeubles de la même époque dans Montchat
rue Omer-Louis
rue A.de Vigny
…puis par les mêmes, retraités -y compris dans le début des années 199…-
2005
2010
197…
1997
2010
197…
200…
197…? + 199…
199…
2005
2010
1996
panorama
nord
sud
ouest
est
1995
2010
1995
L’immeuble comprend 10 allées de 4 étages avec 2 logements par palier. En angle il atteint 5 étages avec des balcons. Les rez-de-chaussée sont habités, bien qu’étant à peine surélevés. Cela donne une hauteur de 15m sous le toit. Les étages sont de 3m sous plafond.
Des volets métalliques articulés ferment les baies.
Celles-ci mesurent 2m de haut et 1m de large avec 3 carreaux. Les montants sont en bois.
La toiture à 2 pans de tuiles mécaniques orangé selon la mode lyonnaise, a une pente de 40% env.
Sa façade de rue est sobre :
-en angle des cannelures épaisses accentuent la verticalité au droit des fenêtres et en dégradé, les balcons d’angle en trapèze, offrent un retrait géométrique en plafond
-en façade principale des carrés ou des losanges entre la verticalité des fenêtres rompent l’austérité.
-un bandeau court tout le long au dessus du rez-de-chaussée.
Les autres décorations relèvent des garde-corps, sobres, et des portes d’allées en métal à forme géométrique : lignes et cercles.
Les façades étaient couleur neutre, avant que ne vienne la mode des crépis de couleurs.....
Si on accède directement du trottoir à l’allée de l’avenue Lacassagne, dès la rue J.M.Bernard, il faut passer par 3 marches de plus en plus hautes au fur et à mesure qu’on se rapproche de la rue Trarieux.
Le terrain sur lequel est bâti l’immeuble correspondait à une propriété lotie Entre-2-Guerres d’une maison mitoyenne démolie fin 1992? à l’angle de l’avenue Lacassagne et de la rue Viala. Elle avait une allée de platanes dont on voit encore quelques survivants dans le square actuel. Un haut mur de pisé séparait les propriétés.
L’immeuble a été construit en mâchefer à partir de 193? et fut terminé après la II°-Guerre-Mondiale, c’est pourquoi les loyers relevaient de la loi de 1948. Les allées étaient couplées à 5 propriétaires. Il longe les rues d’où son angle aigu.
En arrière, les cours sont laissées à la bonne volonté des locataires qui font sècher leur gros linge, plantent toutes sortes de végétaux. Les chats de gouttière et les oiseaux cohabitent tant bien que mal en strates diversifiées.
Les appartements sont -selon les dénominations actuelles- des F1 & F2 basiques :
une ou deux pièces sur rue et la cuisine sur cour, entre les deux la traditionnelle alcôve. Entre les 2 appartements les wc donnent sur la chambre du voisin…
Les seuls équipements étaient une pierre à évier avec l’eau froide courante, le tout-à-l’égoût, le gaz et l’électricité et des wc privés.
La cuisine est presque carrée, comme les autres pièces, elle est construite autour d’un rapport d’un mètre de largeur de fenêtre, un autre mètre de chaque côté.
Pas de salle de bain, pas de chauffage, ni d’eau chaude prévus par le constructeur, pas de placard à l’origine. Un minimum pour des loyers minimum. Chacun apportant son confort avec son mobilier : les locataires se chauffaient au charbon, logé à la cave et remonté chaque jour dans un grand seau. Il fallait encore amener le petit bois et collecter du papier pour l’allumer avec des allumettes.
La toilette se faisait avec une cuvette dédiée à cela dans la cuisine.
Dans les allées, le 1° emplacement contenait une grille pour râcler les chaussures. Le 2° recevait un paillasson.
Les carrelages de la grande industrie sont d’une grande banalité et utilisés de diverses manières d’une allée, l’autre.
Les soubassements sont surlignés d’une couleur plus soutenue que celle des murs.
Des moulures terminent les plafonds et les plafonniers sont décorés à la mode Art-Déco. Le lustre était très sobre.
L’escalier commence par une jambe de section carrée, dans un volume ?? il est à jour très étroit.
Une main courante en bois achève le décor. Une allée n’en a pas.
La rampe se compose de lignes fines et plates parallèles à l’escalier et d’autres verticales de section carrée. Tout est très sobre.
Une fenêtre en inter-palier l’éclaire toute la journée.
Les lampes sont de simples boules d’opaline ?
Le sol est dans le ciment d’origine.
Le bois se retrouve aux portes d’appartement et dans leur encadrement : il s’agit... (genre de bois svp).
Elles sont formées de 4 caissons? identiques en empiétement avec une margelle de propreté? en bas. L’encadrement assorti a une rainure et un arrondi.
Les portes comportent 5 élèments dès l’origine qui forment tout le décor :
-la plaque de serrure en laiton ou en cuivre???,
-une poignée de section carrée en aluminium, terminée en pyramide,
-une sonnette façonnée en aluminium et dans le même métal
-“une grille de judas à 2 yeux”?
-les plaquettes nominatives étaient autrefois en cuivre, décorée d’arabesque (qui contrastaient
avec les éléments d’alumium)?.
Les arrière-cours étaient marquées deux par deux pour chaque propriétaire, mais non closes. On passait de l’une à l’autre, ou plutot elles étaient communes.
On y logeait les grosses poubelles de caoutchouc que les éboueurs roulaient dans l’allée pour les vider dans leur camion.
Il y a eu une vague de plantation de pruniers, chacune avait son espèce....
Les fenêtres de cuisine accueillent les sèchoirs à linge. Elles sont elles-aussi munies de volets métalliques articulés.
Des grilles d’aération en forme de rosace sont placées dessous. Les fenêtres d’escalier donnent sur les cours.
majoritairement habitée par des employés des hôpitaux des alentours…
2005
2010
Les rénovations qui sont présentées ici ont toutes eu pour but d’améliorer l’habitat, fort sommaire à l’origine.
Il y avait donc à faire : isolation, adaptation aux nouvelles normes, sécurité, modernisation, etc…
Il n’y a pas eu par exemple de volonté de la part d’architectes de porter leur marque sur un habitat vétuste comme cela s’est vu à d’autres endroits.
Toutefois, la mise en valeur de l’architecture des années 194… n’a pas toujours été effectuée, comme si elle n’existait pas. Les habitants eux-mêmes n’en ont souvent pas plus conscience que les professionnels.
Voir ainsi “les améliorations” apportées qui parfois ont détruit les élèments d’époque…
À quelques années d’intervalle, la même société rénove deux allées, la 1° fois elle met en valeur les décorations géométriques de façade, la 2° fois l’isolation des bâtiments l’oblige à “les reporter” par astuce en les peignant.
Par contre côté cour, dans les deux cas, les rosaces d’aération ont été retirées.
Dans les années 197…, l’isolation au niveau des fenêtres s’est faite par le survitrage, très souvent ici à l’initiative et aux frais des locataires. Les loyers étant encore sous la loi de 1948, ne permettant pas aux propriétaires d’investir. Par contre les locataires le faisaient volontiers par confort et économie quotidiens.
À partir du milieu des années 199… la rénovation s’est faite grâce aux déduction fiscale, sur l’initiative des propriétaires.
Les personnes âgées ont quitté les lieux et les loyers sont au prix du marché*.
Notez que dans les cas présentés, une illusion des 3 parties des vans a été faite, mais c’est plus cher.
*+ surcote de Montchat
2010
2005
Au cours des rénovations chaque allée prend une couleur différente !
La rénovation des allées est très diverse : parfois initiative timide de co-propriétaires, parfois plan d’ensemble.
Notez les changements de luminaires qui écrasent le style d’époque sous prétexte de modernité !
Le confort et la sécurité ont présidé aux modifications principales des allées : installation d’ascenseur ou de porte de séparation pour isoler allée et montée d’escalier. Ceci se couplant à la mise en service d’interphone qui condamne l’accès libre encore en vigueur dans les années 199… Autrefois, on accèdait directement aux portes d’appartement.
Ici la rénovation a atteint son maximum : les portes ont été changées et blindées ! Finis les moulures et caissons, finies les poignées, rares décorations typiques des paliers.
Cela ressemble à de la défiguration sans nécessité, juste une appréciation subjective du confort, qui aurait pu se faire sur l’intérieur de la porte. Là il y a eu “échange standard”.
La plupart des montées d’escalier ont opté pour ce type de nouveaux éclairages collectifs : il ne casse pas et correspond aux normes de sécurité.
Par contre il est très standard et banal.
Les caves étaient restées brutes pendant plus de 40 ans : installation d’aération (air confiné de champignonnière), suppression des portes blindées anti-bombardement (au profit des revendeurs de métal!), création d’une chape de sol en ciment, installation d’un éclairage collectif plus performant.
Des sociétés qui gèrent certaines allées ont voulu supprimer les étendages aux fenêtres sur cour ! Question de standing ? Les locataires en ont remis des neufs
Au début des années 199… un nouveau propriétaire a voulu marquer son bien : il a délimité son terrain et engagé la séparation de la cour. Les autres ont suivi. Certains habitants de longue date ont ménagé des passages discrets pour continuer à aller de cour en cour. Mais les nouveaux prennent les choses en l’état et des problèmes sont latents entre cours !
La dernière rénovation en date a complètement changé la porte de cour : introduction d’un éclairage naturel par une porte-vitrée qui invite aussi à passer à l’extérieur…
Les portes, la rampe sont de couleur assortie.
C’est un peu un luxe de pouvoir faire sècher son linge à l’air en ville.
Les boites-aux-lettres en bois étaient étroites, comme à l’époque avec
-un empiècement en relief sur les portes et
-des cannelures en encadrement vertical et bas,
-le dessus est surmonté d’un “bandeau” en aplomb.
Demander le descriptif «menuiserie» des élèments en bois à M.Monfroy :
boites-Lettres et portes d’appart
Demander aux habitants de décrire leur immeuble !
Comment les anciens habitants ont-ils pris leur logement à l’arrivée ?
Sont-ils sensibles au décor ?
Demander
-l’année de construction exacte
-
1996
Habitat de logement bon marché habité d’employés des hôpitaux tout proches jusqu’à l’effervescence des prix de l’immobilier à Lyon dans les années 199… la sociographie des lieux a bien changé à la fin du XX°siècle : beaucoup de locataires -âgés- relevaient encore de la loi immobilière de 1948 et payaient des loyers très bas.
Nombre d’entre eux étaient devenus, au fil des décennies, propriétaire d’une maison de campagne qu’ils occupent une grande partie de l’année, revenant à Lyon à la mauvaise saison.
Depuis, beaucoup de ces locataires ont laissé leur logement, de petite taille, et ont donc été remplacés par des étudiants qui ne restent pas très longtemps. Ceci permet d’augmenter les loyers au niveau du marché immobilier de Montchat. De nombreuses allées ont été vendues par appartement engendrant des co-propriétés. La co-existence entre des locataires, jeunes et des propriétaires (primo-accèdant), l’arrivée d’un bailleur social par vente en lots, assurent cependant une mixité sociale.
Avec sa situation et ses cours, avec le réaménagement des appartements rendus confortables, l’immeuble a changé de catégorie : c’est aussi une réduction du parc de logement social.
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Les caves étaient hermétiques et servaient d’abris anti-bombardement, d’où les lourdes portes blindées qui fermaient les couloirs.
Un passage existait pour circuler d’allée en allée en souterrain... Ils ont été obstrués il y a longtemps, mais on en distingue encore la trace dans certaines caves.
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